A la découverte de Tumult

J’ai eu la chance d’être invitée en mai dernier à une très select soirée de lancement de la boisson Tumult.

Il s’agit d’une nouvelle boisson finement gazeuse et sans alcool, lancée par la branche française du groupe coca-cola. Le concept : proposer une boisson alternative et festive pour l’apéritif aux personnes qui ne souhaitent pas consommer d’alcool. En conservant les codes d’une boisson alcoolisée type bière ou cidre (bouteille en verre, capsule métallique, couleur ambrée du breuvage et choix d’un graphisme d’étiquette qui rappelle un peu celle des boissons alcoolisées) on serait alors moins enclin à la fracture entre buveurs d’alcool et les autres, qui se contentent (les pauvres !) de soda, jus de tomate ou autre eaux gazeuses/rondelles…

J’ai donc pu découvrir les deux saveurs proposées et telle une professionnelle de la dégustation, j’ai tenté de retrouver les saveurs de poire, d’abricot et de pomme de la première version (aux fruits, donc…) et les notes plus maltées de la seconde.

Ma préférence irait plutôt vers cette deuxième version, quoiqu’un peu trop sucrée à mon goût. En effet, si au nez et à l’œil la boisson semble assez proche d’une bière blanche, la première lampée me ramène illico vers un soda sucré légèrement gazéifié.

Cette soirée découverte Tumult s’est suivit d’un dîner prestigieux dans un lieu peu commun : la scène du Petit Trianon. Le décor et le mobilier aux couleurs de Tumult avaient été crées pour l’occasion et celui qui allait nous régaler n’était autre que le chef Jean-François Piège…de quoi se sentir un tantinet privilégié(e)s !

J’ai beaucoup apprécié le repas, servi et présenté par le chef lui-même. Le menu a été composé pour s’accorder aux notes fruitées et maltées de cette nouvelle boisson…Expérience intéressante et plutôt réussie !

Mais comme la plupart des convives, j’ai également accompagné les mets délicats d’un peu de vin ou d’eau minérale : je n’ai pas l’habitude de consommer du soda à table, encore moins avec du turbot aux morilles cuisiné par Monsieur Piège, et je me demande pourquoi ne pas avoir plutôt organisé un apéritif, puisque c’est dans ce segment que la boisson Tumults’est positionnée et est sensée se consommer…

Le côté positif, c’est que cela m’a donné envie de (re)tester la fameuse boisson comme rafraichissement en journée, ou même sous forme de cocktail, associée à l’acidité des agrumes ou des fruits rouges (pour casser le côté un peu trop douceâtre du breuvage) et à la force d’un alcool par exemple…Mais encore faut-il trouver les points de ventes : en effet, si on commence à en trouver dans quelques Monop’ parisiens, Tumult n’est pas encore arrivée jusqu’aux grandes surfaces de banlieues parisiennes ; et comme j’ai offert à mes proches avides de nouveautés les deux bouteilles distribuées à la fin de la soirée découverte…un détour par la capitale s’impose !

Voulez-vous faire des sushis ?

…C’est l’exercice proposé par le site 750 grammes auquel je me suis prêtée ce week-end… Ce n’était pas ma première expérience-sushi et mes deux visites au pays du soleil levant m’ont laissé, si ce n’est de la dextérité dans l’exécution de ces petites choses à grignoter, une vision différente de la cuisine et une appréhension asiatique des aliments et de leur présentation. Cela passe souvent par la volonté de cohérence entre le contenu et le contenant, du choix des ingrédients, des formes…en évitant les gratuités du style : j’ai ajouté une feuille d’or sur mon entremet ou un trait de paprika au bord de l’assiette pour « faire joli » ou pour le « côté design ». Ce que j’ai retenu de la cuisine japonaise, c’est que chaque aliment dans l’assiette est présent pour une bonne raison et non juste posé là pour la déco. La cuisine japonaise s’inspire souvent de la nature et suit le rythme des saisons dans le choix même des couleurs et des textures utilisées. Ainsi, on dégustera un plat aux tonalités brunes et rousses en automne, couleurs qui rappellent le feuillage des arbres et des plats plus verts au printemps…

Ce maki est parti d’un constat : je ne vis pas au Japon, je n’ai pas toujours d’épicerie asiatique à proximité, ni de thon rouge dans mon frigo. Développement durable oblige, les ingrédients se sont alors imposés logiquement : des produits de saison, frais et plutôt locaux…tout en conservant les codes et certaines saveurs des makis typiquement japonais (la feuille de nori et le vinaigre de riz rentrent donc dans la composition de ces makis).

Et comme un clin d’œil à mes panna cotta, je me suis amusée à créer des makis reprenant la technique des fameuses sucettes auxquelles je faisais référence  ici.

Au centre : feuille de nori, riz sushi et basilic ciselé, cœur de poivron rouge mariné

En périphérie : riz sushi et poivron jaune

Actu !

A l’occasion des Rencontres Culinaires qui auront lieu le 22 avril 2011 à l’atelier Alain Cirelli – Evénements Culinaires,

je ferai partie des intervenants qui participerons à  la table ronde  » Cuisinons les ! Amateurs et professionnels passent à table ».

 

Retrouvez-moi à partir de 9h45 à l’atelier Alain Cirelli au 24, rue Condorcet, Paris 9e.

Tarif d’entrée : 5 euros pour toute la journée, dégustations incluses et paiement sur place.

Pré-inscription obligatoire sur le site internet www.desclicsetdugout.fr

Page  facebook : http://www.facebook.com/people/Des-Clics-du-Go%c3%bbt/100001772338603


galette 2011

Ce qu’il y a de bien lorsqu’on alimente un blog dédié au design culinaire, c’est qu’en plus de créer de jolies choses à dévorer, on se creuse la tête un peu aussi sur le fond…tient, ce ne serait pas un des principes de la discipline d’ailleurs ?!

Bref, comme il s’agit (déjà !) de ma deuxième édition de galette, je suis allée me plonger dans les méandres originels de ce « gâteau à fêve »…

Monsieur Wikipédia nous raconte :

«  Lors desSaturnales(fêtes romainessur la fin du mois de décembre et au commencement de janvier), lesromainsdésignaient comme « roi d’un jour » un esclave. Les Saturnales étaient en effet une fête d’inversion des rôles afin de déjouer les jours néfastes deSaturne,divinité chtonienne. Au cours du banquet (au début ou à la fin des Saturnales, selon les différentes époques de laRome antique) au sein de chaque grandefamilia, les Romains utilisaient la fève d’un gâteau comme « bulletin de vote » pour élire le « Saturnalicius princeps » (Maître des Saturnales ou Roi du désordre)

Et plus tard il nous parle d’un « gâteau, coupé en autant de parts qu’il y a de conviés, on met un petit enfant sous la table, lequel le maitre interroge sous le nom dePhébé(Phœbus ou Apollon), comme si ce fût un qui, en l’innocence de son âge, représentât un oracle d’Apollon. »

Toutes ces références païennes n’ont alors inspirées une galette au graphisme cabalistique.

Limite en transe, je me suis mise à dessiner sur la pâte, en utilisant 3 types de garnitures : une frangipane à l’amande, une frangipane à la pistache et une compotée de framboises, qui contrebalance par sa douce acidité le gras sucré des 2 crèmes.

Encore une fois, pas de fève en plastique, ni en porcelaine ou en Or 24 carats…mais une simple baie de cassis séchée, fourrée d’une pistache.

Et comme un sacrifice rituel, au lieu de légèrement strier la surface de la pâte feuilletée supérieure, je l’entaille, je la scarifie, laissant ainsi apparaitre les entrailles de cette galette, histoire d’y lire peut être un bon présage pour ce début d’année ; année que je vous souhaite la plus douce possible.

L’astuce découpe de la galette, c’est que les fameux « symobles cabalistiques » ne sont pas juste là pour faire joli (oui, toujours le principe du design culinaire, vous savez maintenant : faire du beau avec du sens …).Donc, si on les contourne scrupuleusement, on ne risque pas de couper la fève en 2, à condition de n’être pas plus de 6 sur cette galette.

Makis de Pot au Feu

En Novembre dernier s’est tenu pour la 3ème année consécutive le Salon du Blog Culinaire à Soissons.

A cette occasion, Lucie et moi avons présenté un pot au feu revisité.

Parties du principe qu’on cuisine ce type de plat un peu partout dans le monde (en fonction des légumes et de la viande disponible), nous avons choisi de le « japoniser ».

La viande (basse côte) est cuite dans un bouillon d’algues kombu, les légumes ( panais, carottes, navets et chou frisé) sont cuits séparément à l’eau bouillante salée.

Le montage en maki s’effectue à l’aide de larges bandes de poireaux roulées, puis on « colle » l’ensemble avec le bouillon de viande parfumé au kombu dans lequel on a ajouté de l’agar agar.

On laisse prendre le gel quelques minutes, on découpe en tronçon de 3 à 4 cm,  puis on réchauffe au four à 80°c  (au dessus l’agar agar fondrait)

Succès garanti, les makis on été engloutis en quelques secondes, à peine le temps de les prendre en photo…

Ci et , d’autres blogs retracent notre démo…

il était temps !

J-4 avant la date fatidique, voici l’exercice de style de l’année…navrée pour la qualité des photos – prises de vue en lumière artificielle – après la neige de la matinée, la pluie de l’après midi a définitivement mis fin à mon espoir de séance photo en extérieur…

« Billes de bûches »

Traitées comme du bois debout, les « billes de bûches » sont déposées à même le sol (ici une grande pierre). Colées les unes aux autres, elles forment un motif aléatoire où 4 saveurs se côtoient, histoire de contenterles addicts au café et les amoureux de la crème de marron…Un bon prétexte aussi pour aller plonger sa cuillère dans l’assiette de son voisin. A servir avec une sciure comestible pour le « crunch » (pignons et amandes torréfiée, caramélisés et broyés )

Les étapes de montage

1 – tailler des disques de papier de la circonférence des billes de bûche

2 – saupoudrer de « sciure comestible »

3 – placer  les billes de bûches dans les espaces restés vides

4 – … 4 essences à déguster et à partager : ganache chocolat et mousse vanille, ganache chocolat et crème de marron, ganache chocolat et mousse praliné, ganache chocolat et crème au café.

écorce ganache chocolat au lait, stries ganache chocolat blanc

Soissons me (re)voilà !

Pour la troisième année consécutive, le Salon du Blog Culinaire se tiendra à Soissons ( ma ville natale….!) ce  week end.

Lucie et moi y feront une petite démo le samedi matin, en ce qui concerne les recettes présentées : ce sera la surprise !

Il est arrivé !

La sortie d’un livre c’est un peu comme la venue d’un enfant : une longue attente, du sang, de la sueur et des larmes. On a beau savoir à peu près à quoi il va ressembler, on est quand même émerveillé, surpris du résultat, et on ne peut s’empêcher de le scruter sous toutes les coutures, histoire d’être sûr que  » tout est bien là « . C’est un peu le sentiment ressenti lorsque j’ai feuilleté en avant première  » Design Culinaire « , dimanche au SIAL.

Le projet ne date pas d’hier, l’incubation fut longue et tourmentée, mais le résultat est là : le premier ouvrage qui pose ENFIN les bonnes questions à propos du design culinaire. Un ouvrage tout sauf élitiste qui explique par des exemples archi-connus (Petit Lu, Big Mac, Apéricube…) la genèse d’une discipline qui fête ses 10 ans…Un ouvrage qui fait découvrir une armada de créateurs, ayant tous en commun le même médium : la nourriture. Un ouvrage qui a le mérite de répondre avec pertinence et clarté aux interrogations du néophyte et de l’averti, ce qui en fait, à mes yeux, toute sa valeur.

…sans parler de plusieurs créations visibles sur ce site,  qui se sont glissées au fil des pages et des chapitres…

On pourra  y croiser les tomates gigognes, le tartan d’agneau, les crêpes vraiment dentelle, les sucettes panacotta, le collier en perles du Japon, la Cérémonie et la Barre de Luxe

tarte au chocolat, trouée de crème anglaise

Quand certaines se ruinent en chaussures ou autres sacs à main, j’écume de mon côté les rayons d’ustensilesde cuisine et résiste rarement à l’appel des plaques de silicone. Je finis toujours par dénicher une forme que je n’avais pas encore : navette, cannelé, cœur, madeleine….J’avoue ne me servir que rarement ce tout cet attirail mais c’est en triturant une de ces plaques qu’est née l’idée de cette curieuse tarte trouée…

Au départ, je cherchais à associer une tarte et chocolat et sa crème anglaise, sans que celle-ci ne dégouline, ne détrempe la pâte, ni ne recouvre totalement la surface du dessert…

Une voix derrière mon épaule me dit : « et si tu faisait un trou avec une cuillère au centre ? »

Un trou…certes, mais ça gâche de la matière (ici une délicieuse ganache au chocolat, recette tirée du livre Sensation de Philippe Conticini) et puis ça manque derégularité : il faudrait pouvoir faire une empreinte en creux, directement sur la surface de la tarte…

Là, je me souviens que parmi mes plaques de silicone, s’en trouve une criblée de demi-sphères… elle pourrait bien faire l’affaire !

Après quelques coups de ciseaux pour mettre la plaque à la taille de ladite tarte, je retourne chaque demi-sphère, de sorte que le côté lisse soit en contact avec la ganache encore liquide. Je leste l’ensemble avec des pois chiches et passe le tout au four, histoire de faire prendre la ganache.

Je retire délicatement la plaque à la sortie du four et découvrela surface de cette jolie tarte constellée de cratères réguliers, prêts à accueillir leurs doses de crème anglaise…

Rôti de ratatouille

Genèse du projet

« Les légumes, la surcuisson et moi… »

J’ai grandi dans un potager, les pieds dans la terre argileuse de Picardie, les mains dans les plants d’haricots verts, et le nez dans les effluves des fleurs de pommiers…Les légumes de ce potager, j’en ai mangé beaucoup et sous toutes les formes, toujours cuisinés avecamour mais systématiquement surcuits. Quand je pris à mon tour le chemin desfourneaux, je divisais de moitié le temps de cuisson de ces mêmes légumes, en m’apercevant que le juste cuit n’était finalement pas si mauvais, voire meilleurs…Le clivage du surcuit/ juste cuit était né…Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas réussi à convertir mon père au juste cuit et continue de manger à sa table une jardinière « aux bons légumes du jardin » dont la texture oscille le plus souvent entre soupe et purée, une jardinière qui aurait pu être sublime un rien moins cuite…

Outre l’emblématique jardinière, la surcuisson de la ratatouille continue de titiller mon esprit et c’est au détour d’une discussion avec Lucie, ma petite sœur, que l’idée de la réinterpréter agermé. Ce qui nous gênait dans la ratatouille classique, c’est le sentiment de manger des légumes gorgés tantôt d’huile, tantôt d’eau, et le plus souvent trop cuits. Nous avons chacune réfléchit à une alternative, sa version est ici et la mienne un peu plus bas…

les légumes sont d’abord taillés en tronçons,

puis vont tous prendre un rapide bain dans une vapeur de thym/ail/ laurier

commence alors le montage : chaque élément est superposé dans un ordre précis

l’ensemble est ensuite ficelé,assaisonné en sel, poivre, thym ,

on fini par une bonne rasade d’huile d’olive

le rôti de ratatouille passe alors au four, puis est découpé en tranches…

comme pour un rôti carné, on retrouve une croûte grillée, un peu caramélisée et un cœur plus « cru »