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Endives d’avril

J’ai la chance d’avoir un papa qui jardine, et quand je dis « qui jardine », il faut imaginer un champs plutôt qu’un jardin…De ce champs, il récolte une quantité astronomique de légumes dont il fait profiter ses filles toute l’année. En ce mois d’avril commençant, les dernières endives ont pointé le bout de leurs nez dans l’obscurité de la cave familiale, si bien que je me retrouve dimanche soir avec 5 kilos de ces beaux spécimens, perdus parmi les poireaux, carottes, pommes et autres céleris raves… Voyant ma mine dubitative face à cette montagne de légumes, il me lance, avant de s’en retourner dans son soissonnais natal, « oh…tu feras des endives au jambon ! »….TILT ! merci papa :o)

Intercaler les ingrédients souligne le graphisme naturel du légume et conserve son aspect d’origine


…cela permet également d’avoir un peu des trois saveurs à chaque bouché et de contenir la béchamel, qui à tendance à glisser de part et d’autre d’une endive un peu trop ventrue.


Les Cahiers de la Gastronomie

Voici une revue trimestrielle qui ambitionne de « questionner la gastronomie, en affutant le regard que l’on lui porte, en balisant son périmètre culturel et en ayant toujours à l’esprit que la cuisine parle davantage à notre cerveau qu’à notre estomac. »

Vaste programme qui, loin d’être rébarbatif et confidentiel, s’adresse à tous ceux qui « pensent que la gastronomie se prolonge au-delà de la cuisine » c’est-à-dire à vous, à moi…

Un petit format qui trouvera même sa place dans un sac à main, des articles concis et variés, un tarif vraiment abordable…Les cahiers de la Gastronomie m’ont séduit sur tous les points..

J’ai particulièrement apprécié l’article sur le kitch en cuisine, à la fois drôle et instructif, et la question de la place du design dans un restaurant.

Allez donc jeter un coup d’œil sur le site de Menu Fretin, sur lequel vous pouvez vous abonner directement. Le deuxième numéro vient de sortit, dépêcher vous ;o)

tapioca revival

Le tapioca, aussi appelé perle du Japon est une fécule, utilisée en cuisine, produite à partir des racines du manioc amer (non consommable sans traitement) séchées puis traitées. Son goût est neutre. On l’utilise notamment comme épaississant pour les soupes et les desserts. Le mot emprunté au portugais vient du tupi et du guarani (langues indiennes du Brésil) et signifie résidu séché. (Source wikipédia)

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Enfant, ça a longtemps était synonyme de soupe trop claire, épaissie par des petites billes gluantes et sans gout…mixture que j’avalais sans broncher chez ma grand mère en promettent secrètement de ne plus jamais en ingurgiter « quand je serai grande » .

Or, politesse et curiosité oblige, je me suis de temps en temps retrouvée devant des desserts asiatiques  « home made » à base de tapioca, sucre et lait de coco…J’acquiesçais d’un hochement de tête poli mais sans grand enthousiasme à la question: «  c’est bon, hein, élise ? »

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Puis le tapioca est réapparu il y a quelque mois chez Delphine, designer culinaire de son état, qui possède une collection impressionnante de pailles de toute les tailles dont celles destinées au bubble tea ( boisson à base de tapioca). Tout dernièrement,  j’ai retrouvé cette texture si particulière en dégustant un mi cuit au chocolat, préparé par Fabrice Biasolo, dessert sur lequel était posé quelques perles parfumées à la citronnelle…finalement pas si mauvaises ( pour ceux qui aiment la citronnelle…).

Ces rencontres fortuites me confortent dans l’idée de me réconcilier définitivement avec le tapioca en lui offrant une place de choix dans mon placard et sur les pages de ce site…

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L’intérêt principal du tapioca c’est qu’il absorbe et s’imprègne du liquide dans lequel il cuit. Au lieu de l’eau ou du lait un peu fadasse, on pourrait donc utiliser un liquide coloré, parfumé…comme…du thé Macha ! Ca tombe bien pour celles qu’on appelle aussi « Perles du Japon »

Si on pousse l’idée jusqu’au bout, on va même pouvoir en faire un  » Collier de Perles du Japon « 


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biscuit au sésame noir, tapioca coloré et parfumé au thé macha, zestes de yuzu

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 » Collier de Perles du Japon « 

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Tartan d’agneau

« Le tartan est une étoffe de laine à carreaux de couleurs, typique des peuples celtes. Il s’agit d’un motif de lignes horizontales et verticales entrecroisées, de multiples couleurs. Les tartans étaient à l’origine réservés aux tissus, mais sont maintenant utilisés sur de nombreux autres matériaux. »source Wikipédia

Après un premier essai bœuf/carottes, cette proposition s’étoffe de nouvelles textures, saveurs et ingrédients en appliquant le principe d’un tissage chaine et trame.

Selle d’agneau désossée et émincée, lard fumé émincé et mariné aux herbes, courgettes et poivrons émincés et blanchis.

Le Cup Cake Amoureux

Tout commence avec le « Cup Cake Day » de Dorian…Plus coutumière aux macarons qu’à ces petits gâteaux en caissettes, je me penche sur les blogs spécialisés et cours chez Mora acheter de quoi m’initier…

Un Cup Cake, c’est quoi : une pâte à gâteaux plutôt basique cuite dans un moule en papier individuel et customisé selon ses goûts, son humeur et ses fonds de placards…

Pas de quoi nourrir mon blog cette affaire, sauf que sous mes yeux ébahis, j’assiste à la toute première histoire d’amour de ce petit gâteau en caissette. Tiens, ça tombe pas si mal finalement…

Pâte vanille et chocolat, glaçage framboise/ piment

Crêpes Stellaires, un avant goût de chandeleur

La « fête des chandelles » est à l’origine une fête latine et païenne célébrant le retour de la lumière, la purification et la fertilité au sortir de l’hiver, Février tirant d’ailleurs son nom de « februar »: purifications (depuis l’Antiquité). Intégrée dans les rites chrétiens, elle symbolise ensuite la Présentation du Christ au Temple et la Purification de la Vierge.

Bien, bien, mais les crêpes dans tout ça ?

Jadis, c’est à cette époque de l’année que les semailles d’hiver commençaient. On se servait donc de la farine excédentaire pour confectionner des crêpes, symbole de prospérité pour l’année à venir. Leur forme ronde et dorée, tel un disque solaire, évoquerait également le retour du printemps après l’hiver sombre et froid.

Ces crêpes auréolées représentent la clarté prenant le pas sur l’obscurité, le jour sur la nuit. Elles nous rappellent les forces cosmiques qui nous entourent, régissent les saisons, rythment les marées et influencent depuis la nuit des temps nos civilisations…et sans cela, point de chandeleur et point de crêpe !

Sucette et panacotta

Ces jolies sucettes illustrées m’ont toujours fascinée et intriguée…

Petite, je me suis souvent demandé de quelle façon elles étaient réalisées. J’imaginais alors qu’un confiseur les confectionnait une par une, en dessinant dans le sucre.

Aujourd’hui encore, je n’ai pas trouvé de réponse satisfaisante (et suis toute ouïe si on peut me fournir des explications !) mais la technique expérimentée ci-dessous (certes un peu « rough »)  m’a permis de contenter l’espace d’un instant ma curiosité.

Ce ne se sont pas sur des sucettes mais sur des panacottas que va être expérimentée cette technique, parce que les friandises à croquer ça va bien un moment mais un dessert gourmand et graphiquement revisité, c’est pas mal non plus !

Panacotta à la vanille, coulis de framboise et cœur citron/citron vert gélifiés.

Du bœuf et des carottes

Vendredi dernier, une part de galette à la main, une coupe de champagne dans l’autre, je retrouvais Cédric, boucher passionné et créatif, avec qui j’avais collaboré lors de ma démo au Salon du Blog Culinaire.

Entre deux bouchées de feuilletage frangipané, nous échangions nos points de vue sur la création en boucherie. Cédric propose des formations pour adultes sans qualification, ou des cuisiniers désirant se perfectionner en découpe, choix des morceaux, cuisson…Au Salon, il exposait des pièces de viandes préparées, à la présentation soignée et plutôt intéressante. Moins malléable que le chocolat, moins glamour que la pâtisserie, peu de designers ( mais y’en a quand même…) se sont penchés sur le steak jusqu’à présent.

La boucherie n’est pas mon domaine de prédilection mais en bonne carnivore, je me suis mise à réfléchir, à mon tour, à des propositions carnées…

Le bœuf aux carottes est un de mes plats en sauce préférés qu’il m’est déjà arrivé de revisiter (quelques uns ont même eu le privilège d’y goûter…) mais cette fois, c’est une cuisson rapide et une caramélisation que je voudrais obtenir.

problème : la viande utilisée pour ce plat est longue à cuire (paleron, macreuse, collier ou gîte à la noix) et pas de caramélisation possible dans un liquide. Et parce qu’un bœuf n’est pas uniquement fait de filets, il est intéressant de travailler aussi les morceaux un peu moins nobles. (ici du tendre de tranche).

Solution : un tissage viande/ légume

– couper la viande très finement, c’est un basique de la cuisine asiatique pour utiliser des morceaux pas forcément très tendres qui, une fois émincés, se consomment aussi bien sautés que mijotés.

– aplatir légèrement chaque lamelle de bœuf comme on le ferait pour des escalopes.

– détailler les carottes en fines tagliatelles et les tisser avec les lamelles de bœuf pour obtenir une surface propice à la caramélisation et à une cuisson homogène.

– laquer la surface avec une sauce épaisse (type sauce d’huitres)  et cuir à feu vif, mais pas trop…

Chronique d’une journée comme les autres ou le sacerdoce du designer culinaire

Tout commence souvent avec beaucoup d’enthousiasme :

« J’ai vu votre travail ! Ça plairait beaucoup à un industriel que je connais, appelez le de ma part, je suis certain que cela peut déboucher sur une belle collaboration!

Heu…Vous êtes motorisée ? C’est à 120 km de Paris…mais vous y êtes en 1heure par l’autoroute»

Le rendez vous est pris par téléphone quelques jours plus tard, l’interlocuteur semble au courant de l’affaire et résolument cordial.

Afin de bien préparer cette rencontre, j’expérimente les produits sur lesquels travaille l’industriel.

De prime abord, ces denrées alimentaires ultra traditionnelles semblent figées par le temps mais en creusant un peu, une foule d’idées me vient. Je dessine, teste, photographie, goûte : c’est bon, sensé, pas encore vu…un bon début en somme ! Je ne montrerai pas ces recherches tout de suite mais elles me permettront d’argumenter mon discours : oui les produits sont intéressants, oui, il y a des choses à faire.

Je me présente le jour J au Siège du groupe, ordinateur et cahier de croquis sous le bras, des idées à revendre plein la tête.

14h, un homme d’une soixantaine d’années se présente, nous nous installons.

1er round : présentation du groupe de designers dont je fais partie, mes travaux déjà réalisés, l’intérêt et le potentiel réel du design culinaire pour une entreprise agroalimentaire, bref le sermon type pour une évangélisation en terre païenne.

Lui : silence, regard vide puis…

« C’est… intéressant mais voyez vous, votre travail est plutôt axé sur la pâtisserie, or nous sommes des industriels, les procédés de fabrications ne sont pas les mêmes, vous devriez plutôt proposer cela à un pâtissier ou un chocolatier »

Une profonde lassitude m’envahit, l’envie de rabattre l’écran du portable et de prendre congés me traverse l’esprit mais quitte à avoir fait la route pour venir jusqu’ici, autant poursuivre, j’argumente :

2ème round : le design est une discipline transversale, si un designer travaille le bois, il peut aussi travailler le métal ou le plastique, s’il dessine un vase, il sait aussi dessiner un aspirateur…et si je revisite la bûche de Noel , je peux aussi intervenir sur votre produit…

« Ah oui, c’est vrai, mais voyez vous, nous n’avons pas de projets actuellement, et puis nos produits sont traditionnels, voyez vous nous ne faisons pas d’innovation dans notre usine, je travaille beaucoup avec les acquis du passé,  tant de belles choses ont été faites par le passé… » (Œil humide)

Botte secrète : je constate malheureusement que la démocratisation du design culinaire au sein des entreprises agroalimentaires n’est pas encore pour aujourd’hui. C’est dommage, j’ai réfléchit à d’autres façons de présenter, appréhender et consommer vos produits, il y a vraiment des choses à faire!  Vous avez d’ailleurs commercialisé un produit un peu alternatif, pourquoi ne pas poursuivre dans cette direction ?

L’œil s’éclaire une seconde puis s’éteint de nouveau

«  Je ne sais pas si les consommateurs et les distributeurs sont prêts à accueillir la nouveauté, mais laissez moi vos coordonnées et je vous recontacte dès que nous avons des projets.»

14h30 « je ne vous raccompagne pas, vous connaissez le chemin… »

Pas besoin de me raccompagner en effet, je ne connais que trop bien le chemin…Mais  il semble que pour certains les voies du design soient bel et bien impénétrables.

Bilan d’une journée comme les autres :

Un aller retour domicile/usine

– 2h30

– 244km

– 26€ de carburant

– 20€ de péage

– 19€80 de cantine et garderie des têtes blondes

Sans parler du fameux impact écologique, d’ailleurs je vous laisse, j’ai une forêt à planter pour ma compensation carbone.

Paris des Chefs

Pour la 2ème année consécutive, le salon MAISON&OBJET, en collaboration avec Omnivore, organise l’événement Paris des Chefs.
Des duos de chefs cuisinier et créateurs (designer, peintre, photographe, etc.) s’associent pendant deux journées exceptionnelles (dimanche 24 et lundi 25 janvier) pour fêter la cuisine et la création.

Cette année, vous pourrez rencontrer Pierre Hermé, Nuno Mendes, Guy Martin et bien d’autres.

L’entrée est ouverte au grand public, à l’entrée du hall 4 à Villepinte.
Vous pouvez vous rendre dès à présent sur le site internet

ou regarder la vidéo de Paris des Chefs édition 2009